Rendre les pauvres riches partie 3 Modèles pédagogiques de l’économie et changement de paradigmes


1         Analogie entre économie des pays et tensions de réseaux électriques

1.1         L’analogie électrique du commerce international

On ne produit pas en masse, on ne transporte pas et on n’utilise pas l’énergie électrique aux mêmes tensions. Pour mettre l’ensemble en réseau, on utilise des transformateurs.

Ainsi un réseau à 400 000 volts va être efficace pour le transport tandis qu’un réseau à 380 V sera adapté à la distribution.

On peut très bien imaginer faire passer peu d’intensité dans un réseau très haute tension, moyennement d’intensité dans un réseau moyenne tension et beaucoup d’intensité dans un réseau basse tension qui auraient tous trois à peu près la même énergie. Grâce aux transformateurs, les trois réseaux interconnectés pourraient rester stables.

Mais si l’on remplaçait les transformateurs par des résistances, alors les réseaux de plus haute tension se déverseraient dans les réseaux de plus basse tension avant que tous se retrouvent à une même valeur de tension dépendant de l’énergie globale de chacun. Elles seraient extraordinairement chauffées et si quelqu’un trouvait le moyen de récupérer leur énergie en les refroidissant il en aurait beaucoup.

1.2         Les niveaux de prix et le commerce international

Il en va de même pour les niveaux de prix, les niveaux dits « économiques » des pays : certains fonctionnent à de hauts niveaux de prix, d’autres à de bas niveaux de prix.

Le commerce international consiste à mettre en relation des réseaux fonctionnant à des niveaux de prix différents. Cela fonctionne à l’inverse du courant électrique physiquement mais économiquement l’argent des pays riches part vers celui des pays pauvres. Il suffit de voir la masse de dollars accumulés par la chine ou l’Arabie Saoudite ; sauf qu’au passage ceux qui détiennent la mise en communication, l’équivalent de la résistance électrique, en pompent beaucoup. Les pertes en lignes, pas perdues pour tout le monde, sont importantes.

1.3          Les raison du système dérégulé

Pour des raisons d’enrichissement de quelques-uns, les commerçants et les états ne sont donc pas aussi rigoureux que les électriciens; ils ont oublié de mettre les transformateurs mais pas les résistances.

Les transformateurs, ce seraient des taxes aux frontières qui, s’appuyant sur le niveau social, sociétal, environnemental de la production dans les deux pays d’export et d’import en déduirait une taxe permettant de rétablir une concurrence libre et non faussée ou un niveau de prix « comme si » les denrées avaient été produits localement.

Cela avait été demandé avec insistance par la France dans les accords de l’OMC (Anne Lauvergeon – la femme qui résiste) sous la présidence de François Mitterrand et finalement accepté ; mais jamais appliqué ! Notre société en fait les frais car elle s’est vidée de son énergie

En fait, les états et les entreprises de commerce international n’ont pas oublié les transformateurs, elles les ont volontairement remplacés par des résistances. Les résistances captent l’énergie de sorte que les réseaux ne se fusionnent pas trop rapidement ; ne s’écroulent pas trop vite pour les uns et n’explosent pas pour les autres.

Les résistances chauffent on met les profits en bourse comme dans une gigantesque pile. Seules les résistances profitent de la situation. Par cette dérivation, l’économie des pays riches se vide tandis que celle des pays pauvres ne s’améliore que lentement.

1.4         Mettre en place des transformateurs économiques

Les frontières des pays ne sont pas d’un point de vue commerce nécessairement des barrières. Elles sont des filtres d’ordre qualité des produits, sécurité des consommateurs et peuvent aussi jouer le rôle de transformateurs de prix.

Pour que la transition de l’économie par le volume vers l’économie par les prix fonctionne dans un environnement international ouvert, il faut que les conditions de concurrence soient équitables, réellement libre et pas faussées. Il faut donc qu’il soit économiquement moins intéressant de transporter et fabriquer avec de quasi esclaves dans un impact écologique supérieur que dans nos nouvelles conditions sur place. Ce ne sera jamais que remettre de la vérité dans les valorisations des valeurs humaines et écologiques.

Il faut donc appliquer les taxes environnementales et sociales d’équilibrage.

Pour assurer la coopération des pays exportateurs, il faudra leur consentir le retour d’une partie des taxes de régulation et cela d’autant plus volontiers qu’ils se rapprocheront des meilleures conditions sociales et environnementales.

Cela suppose des règles de calcul négociées dans de nouveaux traités de commerce internationaux ; de préférence dans une optique de coopération que de compétition.

1.5         Changer le niveau  de prix

Qu’on fonctionne à 1 000 ou 10 000 ou 100 000 volts, les lois de l’électricité sont les mêmes. Pourtant, on ne s’y prend pas de la même manière et les performances sont différentes. Notre richesse a augmenté très vite depuis la dernière crise, il faut la rétablir dans les chiffres en changeant de tension pour diminuer l’intensité sans changer la puissance.

Une augmentation très importante des prix probablement de l’ordre d’un doublement, si elle est accompagnée par une augmentation du même ordre des revenus du travail ne changerait rien aux pouvoirs d’achat et donc ne déstabiliserait pas la société.

Par contre cela bouleverserait le potentiel économique en ce sens que le montant de marge doublerait aussi et que si l’on ne le gaspille pas en dividendes, cela permet de le réinjecter dans l’économie sous forme de taxes et d’infrastructures ou sous forme d’investissements.

Cela sans raboter les montant des dividendes qui certes vaudraient moitié moins dans l’économie réelle mais tout autant dans l’économie spéculative qui est son principal débouché.

2         Les principes économiques

2.1         La consommation moteur de base

Dans un réseau « électrique » isolé, c’est-à-dire l’économie d’un pays sous embargo où protectionniste, ce qui fait la consommation de courant, ce qui fait l’économie c’est la consommation. Ce sont les besoins des individus qui provoquent les échanges. Le magasin est la base de l’économie.

Cessez de consommer les denrées des autres, produisez chacun ce dont vous avez besoin en autarcie et il n’y a plus d’économie. Le troc n’étant que le cas particulier d’une économie à valeur nulle ; à prix 0 ; un peu comme le 0 absolu des températures à -273 °C.

2.2         L’investissement un propulseur d’appoint plus puissant que la fusée

Pour répondre aux besoins, à la demande, il faut produire et pour produire, il faut investir. L’investissement, qu’il soit collectif par le biais de l’état ou privé par le biais d’une entreprise, c’est-à-dire un collectif qui ne dit pas son nom, est une consommation dérivée de la première.

L’investissement est initié par la consommation mais dans le temps, il est aussi stimulé par l’usure et le renouvellement technologique.

Comme les propulseurs d’une fusée, l’investissement peut être plus puissant que le moteur de la fusée elle-même mais sans la fusée, pas de boosters. Et si à l’inverse la fusée comptait s’élever avec de maigres propulseurs, elle n’y parviendrait pas.

L’investissement vient de la production et donc de la consommation humaine. Il découle aussi dans une moindre mesure de l’usure par le temps et de la concurrence. Mais il peut aussi découler de la volonté d’amélioration technologique. Plus la technologie progresse et plus il faudra de ressources pour investir dans la recherche fondamentale qui stagne depuis un siècle faute de rentabilité « immédiate », faute de doutes pourtant au cœur de l’approche scientifique et faute d’ouverture d’esprit (voir régulation du pouvoir)

2.3         Fonctionner à volume minimal et prix très élevés

Pour disposer d’un bon moteur économique, il faut donc stimuler la consommation en payant suffisamment tous ceux qui vivent de leur travail.

Cela revient à rendre « les pauvres » pris au sens large c’est-à-dire pas seulement les indigents, les miséreux devenus misérables mais aussi les classes moyennes, voire même les classes moyennes et aisées car même s’ils ne se ressentent pas comme tels, dans l’étirement de l’échelle globale, ils sont dans la catégorie « pauvres » ; rendre tous ces pauvres riches.

2.4         L’équation économique

Outre l’équilibrage de la domination du travail par le capital, l’élévation massive, simultanée mais différentiée des rémunérations, des prix provoquera une reprise de la demande dont la nature évoluera progressivement avec l’augmentation de la qualité tous azimuts; en particulier la qualité de vie et la frugalité environnementale.

L’ensemble autorisera des marges tellement importantes en valeur que le rétrécissement du volume en deviendra insensible avec un formidable potentiel.

Une augmentation très importante des prix probablement de l’ordre de 200%, si elle est compensée par une augmentation très importante des revenus du travail probablement de l’ordre de 300%, calculée pour rétablir puis translater le pouvoir d’achat ne déstabilisera pas le commerce mais lui donnera un énorme potentiel économique global supplémentaire.

2.5         Mais les fonds de pension et les boursiers

Si les actionnaires touchent moins de dividendes, en proportion d’un volume économique accru, ils ne pourront plus servir les rentes aux retraités. Les détenteurs d’actions quant à eux verront leurs revenus baisser comme les fonds de pension.

C’est vrai, et ça n’est gênant que pour les retraités car les propriétaires d’actions, reine d’Angleterre, famille Rothschild, Rockfeller, Soros, Buffet et autres Goldman Sachs, Meryl Lynch et JP Morgan…  sont bien assez riches comme cela. Leur capitalisation boursière diminuera un peu. Une dévalorisation spéculative s’en suivra. Ce n’est pas grave tout est virtuel. Ils réduiront leurs risques et donc leurs activités largement superflues et voilà tout. Quelques bonus et quelques dépenses de luxe futile en moins : la belle affaire face à la misère des peuples.

Depuis 40 ans qu’ils profitent en esclavagistes aussi progressifs que discrets, il est temps d’abolir leur système d’esclavage économique moderne. IL est temps également de crever ces bulles financières susceptibles d’exploser l’économie réelle à tout moment.

Le système de retraite par capitalisation est pervers car il sert des rentes aux retraités sur le dos des travailleurs et sert de prétexte aux grands prédateurs.

Il faut donc rejeter ce système et lui préférer le système de retraite solidaire par répartition à la française. Si les changements devaient trop affecter les retraités, il faudrait mettre en place, pour eux seuls, un mécanisme de solidarité.

Du reste l’application de ces dispositions économiques aux seuls français et entreprises en France ou virtuelles à clients français limite le risque pour les retraités anglo-saxons. Simplement, les français ne seront plus leurs esclaves.

Évidemment, si c’était toute l’Europe, ce qui serait possible maintenant que l’Angleterre en est partie, la secousse serait un peu rude pour les banques et il faudrait prendre garde à préserver le système financier mais cette fois en en prenant le contrôle en Europe à l’occasion de leur recapitalisation.

2.6         Empêcher les fuites géographique

Nous avons les moyens technologiques de calculer beaucoup de choses très vite. En témoignent les ordres de bourse à la milliseconde. On pourrait donc modéliser et calculer les différences concurrentielles environnementales et sociales entre les pays d’export et d’import et les corriger par des taxes. Le produit des taxes pourrait être réparti entre le pays d’export pour augmenter son niveau environnemental et social et le pays d’import pour maintenir le sien.

De la sorte au lieu de vider les pays à « haut niveau de prix » vers les pays à bas niveaux de prix on aurait un transfert régulé et uniquement fonction d’avantages compétitifs moraux ; avec toutes les économies d’énergie permises par les productions relocalisées devenues compétitives.

2.7         Empêcher les fuites boursières

Les revenus du capital, alimentent la sphère boursière. Tant qu’ils servent à réunir des fonds pour entreprendre vers des buts dans l’intérêt général, les mécanismes boursiers sont bons. Notons qu’ils sont de type collectiviste et communiste puisqu’on se met à plusieurs pour partager une ambition et des risques. Il faut se méfier des clichés anticommunistes parce que le capitalisme boursier pourrait bien en faire les frais….

Mais lorsque ce capitalisme boursier est utilisé en spéculation et qu’il se porte de manière excessive sur des risques prometteurs mais très élevés aboutissant à des bulles, il devient délétère pour l’économie réelle.

Il faut donc faire en sorte que la capitalisation boursière retourne à l’investissement réel au lieu de partir en spéculation. Par exemple en interdisant que l’argent converti en monnaie ou en titre spéculatifs ne puisse revenir dans l’économie réelle.

Vous avez gagné de l’argent à travers votre capital, vous achetez des actions d’une entreprise et vous attendez de voir ce que deviennent leur prix en fonction de paramètres économiques réels et non pas de l’offre et de la demande pour ces titres. Si vous les vendez, c’est pour vous.

Mais si vous achetez des titres secondaires composés de titres primaires, ou si vous achetez ou vendez sur des variations d’offre et de demande pour des titres primaires, cet argent restera définitivement au casino.

En ne permettant plus que l’argent nécessaire à l’amélioration continue de la condition humaine ne crée de la valeur ajoutée fictive par la spéculation sans travail réel, le deuxième mécanisme de fuite entre l’argent gagné par la création de valeur et l’argent dépensé sera stoppé.

Encore faudra-t-il que la création de valeur dans un pays retourne à la consommation dans ce même pays ; Plus question de créer la valeur en France sans payer de cotisation sociales parce qu’on vend au prix de revient à une société du Canton de Zurich ou Luxembourgeoise qui elle vend au consommateur.

 

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