Rendre les pauvres riches partie 2 Croyance dominante et alternative


1         Les croyances dominantes actuelles

1.1         L’idéologie dominante du volume

Nous sommes littéralement abrutis de la croyance qu’il faudrait produire et vendre plus pour faire plus de chiffre d’affaire et donc plus de profits. Parallèlement la concurrence dérégulée conduit à baisser les marges, à dégrader la qualité des produits et services, à réduire les salaires, à tirer les autres coûts de production comme de distribution pour arriver à force de baisse de prix de vente, à prendre le volume sur celui des concurrents.

Outre que cela répand la souffrance, cela tarit ce seul moteur fondamental de l’économie qu’est l’achat, cela asphyxie les infrastructures par saturation en volume, et cela conduit à vouloir faire encore plus de volume pour tenter de rétablir par des marges en volume ce qui a été perdu en taux.

1.2         L’idéologie alternative dominante de la décroissance

A l’opposé, l’idée de la décroissance invite à réduire drastiquement le volume pour protéger la planète ce qui impliquerait une réduction du chiffre d’affaire. A prix constant, la régression des volumes économiques conduirait à la même indigence de financement des infrastructures.

2         Dé-corréler le volume économique et le volume physique

2.1         la croissance économique par la qualité frugale

Entre les deux il y a une meilleure solution en rupture avec l’idéologie du volume et en direction de celle de décroissance : c’est l’idéologie de la qualité avec des prix unitaires élevés.

Si l’on augmentait les revenus du travail tout en augmentant les prix de telle sorte que le pouvoir d’achat (y compris les cotisations aux systèmes sociaux) augmente plus que les prix, alors les profits augmenteraient aussi. Si l’augmentation des rémunérations du travail augmentait plus que les prix, disons pour illustrer x3 pour les rémunérations du travail et x2 pour les prix, alors cela reviendrait à revaloriser le travail comme source de revenu par rapport au capital.

C’est donc à la fois un mécanisme de relance et de réduction de ces inégalités si préjudiciables à la cohésion d’une société. La cohésion d’une société c’est la source de son dynamisme quand elle se renforce mais c’est aussi la source du communautarisme jusqu’à la guerre civile quand elle s’étiole. C’est donc ce qu’il faut à un pays jeune et multiculturel mais qu’un pays de vieux rentiers peut sans doute accepter si on revalorise ses retraites.

2.2         Les buts opposés

Le communisme soviétique faisait du productivisme dans des buts opposés au capitalisme. Ils partageaient sans le dire et sans le vouloir, par nécessité compétitive sans doute, la même idéologie.

L’heure n’est plus, au moins dans les pays occidentaux, à la production de masse pour satisfaire les besoins. L’heure est à la protection de la nature à la fois contre la perte de diversité qui la vulnérabilise et contre la consommation qui l’épuise.

La solution décroissance s’impose mais elle reprend implicitement la logique de la croissance capitaliste dans un but opposé.

2.3         Croissance économique et décroissance physique.

Cette logique d’opposition ne permet pas de dépasser la contrainte entre croissance économique pour entretenir le mécanisme de développement et décroissance pour ménager le monde fini auquel nous sommes vissés.

Ce qui permet de le faire c’est la dé corrélation entre le volume physique et le volume économique.

2.4         L’enthalpie et le principe des grandeurs intensives et extensives

L’enthalpie s’exprime par la formule G = H – TS

T, la température est une grandeur dit intensive = elle ne dépend pas de la quantité de matière. Elle peut être inégale mais elle caractérise un état de la matière.

S, l’entropie est une grandeur extensive, elle dépend de l’ampleur des choses.

Ainsi « le volume globale» : à une constante près l’enthalpie G résulte du produit des deux grandeurs intensive caractéristique de la matière et extensive caractéristique de sa quantité. Un même enthalpie peut être obtenue soit avec une petite quantité à haute température soit avec une grande quantité à basse température.

2.5          Le modèle enthalpique transposé au niveau de vie

Les thermicien savent que l’on peut faire beaucoup d’échanges avec les hautes températures alors qu’avec les basses c’est beaucoup plus limité.

On observe partout sur la planète qu’on vit mieux dans les pays dont l’économie fonctionne avec un niveau de prix élevé. Les prix c’est la température. Même si les pays sont immenses, on y vit statistiquement mal si les niveaux de prix sont bas.

2.6         Transposition à l’économique

Un « volume économique » peut être considéré comme l’équivalent de l’enthalpie. Il peut être augmenté tout en diminuant les quantités physiques. Il suffit pour cela d’augmenter le niveau des valeurs d’échange tout en diminuant les quantités ou le nombre des transactions.

A la différence de la température, le prix élevé ne brûle que quelques idées reçues dans les esprits.

2.7         Qualité n’est pas décroissance.

Physiquement les deux théories vont dans le même sens de réduction de l’empreinte écologique, mais économiquement elles sont à l’opposé. Habituellement, à droite, on pense d’abord croissance économique ; et à gauche décroissance de la prédation écologique.

Chacun reste implicitement dans une logique de volume physique directement corrélée au volume économique.

La dissociation entre physique et économique à la fois réconcilie les deux camps et donne une marge pour une entente facilitant donc l’évolution salutaire pour nombre d’entre nous ; sinon pour l’humanité.

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