L’amertume post 1er tour chez les insoumis est bien compréhensible. Elle se traduit souvent par des considérations proches de celle d’Orwell « si les gens votent pour des voleurs, tricheurs, menteurs, ils ne sont pas victimes ils sont complices. » Et la conclusion tombe entre « mort aux cons » et « bien fait ou tant pis pour eux ». C’est le problème des dominés complices de leurs dominants. Ce qui était simple du temps de La Boetie : « décidez de ne plus servir et vous voilà libres » ne l’est plus autant aujourd’hui.
Il faut tenir compte de la force non pas des symboles mais de la force des systèmes. Car une large part de manipulation systémique préside à cette situation :
- première composante la propagande idéologique continue et bien antérieure aux élections. J’avais détaille son effet dans mon article idéologie manipulation et pouvoir il y a peu.
- Vient ensuite le battage médiatique orienté vers le renforcement de l’idéologie dominante et si ça ne suffit pas la caricature ou le divertissement de l’essentiel ou la polémique de campagne organisée par Pujadas et les siens.
- Enfin les corruptions et concussions du pouvoir ont mis en place d’un côté Hamon pour affaiblir la gauche et de l’autre ont instrumentalisent la justice en descendant Fillon pour affaiblir la droite.
Devant ces formes de manipulation multiples et à échelles de temps variables, on ne peut donc reprocher aux gens que de n’avoir pas compris comment ils sont manipulés; avant, pendant… et après le 1er tour !
Arrêtons nous sur l’après immédiat du 1er tour que constitue la préparation du 2ième tour. L’anti-FN est aussi une manipulation idéologique, médiatique avec concussions politiques. S’ils n’ont pas compris les gens c’est peut-être qu’ils ne veulent pas comprendre; oui , possible; Mais c’est surtout qu’on ne leur a pas expliqué et qu’eux quand ils disent ou qu’ils pensent ils sont sincères. Ils n’arrivent pas à imaginer qu’il puisse exister du cynisme et du calcul.
De la même manière qu’on ne leur a pas expliqué comment la publicité et le mimétisme leur font acheter des choses inutiles; de la même manière qu’on ne leur explique pas les dangers des téléphones portables et autres jeux vidéos pour le choix d’emploi de leur temps ou pour leur autonomie dans le choix des sujets à penser, o ne leur explique pas les complots politiques.
Pour lutter contre l’idéologie ultra libérale des dominants peut être faut-il commencer par faire comprendre massivement aux dominés comment on s’y prend quand on dispose de très gros moyens grâce à l’argent qu’on leur a subtilisé pour les faire voter dans le sens des dominants. Après avoir gagné la bataille de la mécanique, ce qui est déjà un peu le cas avec la décrédibilisation des journalistes, il faudra gagner la bataille idéologique démontrant la force d’un collectif débarrassé des vieilles associatios polluantes du passé.