Une idéologie nouvelle de qualité de vie pour tous, y compris pour la nature

« Le Peuple organisé et uni au delà des diviseurs* !»

* Partis, classes, religions, races, sexualités…

Une idéologie nouvelle de qualité de vie pour tous, y compris la nature

« Ensemble on est plus fort ! »

Jaurès, Camus, au secours ! Ils sont devenus fous

Entre Héros et boucs émissaires

La fonction ancestrale du bouc-émissaire est d'emporter sur son dos, bien loin dans le désert, toutes les raisons qui pourraient justifier la colère des dieux. C'est une trouvaille géniale tout-droit sortie du limbique humain.

Lorsque j'avais lâché excédé, au directeur d'une grande papeterie d'un grand groupe familial irlandais dont le patron vit à Monaco…. alors qu'il voulait incriminer un ouvrier de base pour toute une série d'anomalies graves au terme d'une discussion serrée où chacun se défaussait : « de toute manière ici tout fonctionne par héros et bouc émissaire », il en avait été très vexé. Cela m'a valu d'être renvoyé rapidement. Par la suite, l'ouvrier en question a été à nouveau incriminé dans le même genre de processus. Il fallait que les critiques, les constructifs au fond sortent pour que continue le jeu habituel des dysfonctionnements.

Il en va ainsi depuis la nuit des temps, c'est sa fonction essentielle que de prendre sur lui tous les travers. Corollaire : les habitudes, les croyances, le système, le jeu entre individus ne change pas. Les causes restent, les effets perdurent implacablement.

Depuis le classique « c'est de ta faute » jusqu'aux juifs d'Europe qui ont connu le sort de boucs émissaires de société deux millénaires durant, le principe fonctionne à toutes les échelles : individus, entreprises, sociétés. Il s'emboite pathologiquement et merveilleusement avec le mythe du héros. Cette autre face, tout aussi illusoire de la même médaille. Nos héros du jour ce sont les anonymes qui sauvent et entraident, les politiques qui parlent et coordonnent, les pompiers et hospitaliers de Paris, les soldats du RAID, les militaires engagés en Syrie. Qu'on me comprenne bien, je rends hommage au courage et au dévouement de ces hommes ; les interventions en particulier de Lyon et de St Denis sont bienvenues. Mais en même temps, je déplore une approche tardive et limitée, car les héros comme les boucs émissaires n'ont jamais résolu les problèmes de fond. Ce qu'il faut c'est traiter les causes à la source.

Des croyances dominantes à leurs effets

Les croyances, lorsqu'elles sont largement partagées (propagande, médias, populisme…) deviennent dominantes. Elles deviennent une « superstructure » laquelle crée des « infrastructures »  des systèmes organisés mais pas toujours cohérents de fonctionnement sont puissamment à l'œuvre. Il s'en dégage un système globale en harmonie avec les croyances dominantes. Actuellement, nous sommes dans un système économique capitaliste mondialisé et poussé à l'extrême par la dérégulation.

Notre civilisation est basée sur l'énergie et bientôt sur la technologie. Les hydrocarbures y occupent une place décroissante mais encore dominante. Cette situation a été rendu possible parce que des croyances économiques de « l'école de Chicago » ont pu s'imposer prolongeant la domination des ex aristocrates physiocrates. Elle s'est imposée face aux idées des révolutions populaires qui contrairement à ce qu'on propage partout, ont fait moins de morts que les massacre des communards par les versaillais menés par Adolphe (Thiers) ou ceux menés par l'autre Adolphe, cette monstruosité financée par les grands capitalistes de 36 pour le bien de leurs multinationales déjà.

Par conséquent, changer d'idéologie, faire évoluer les systèmes, et accompagner les changements sur le terrain ; voilà ce dont les peuples ont besoin. Pour cela il faut calmer le jeu et négocier au fond.

En d'autres termes, tout ce qui va s'engager maintenant après cette correction immédiate et bienvenue post attentats est terriblement faux ; catastrophiquement dangereux. Les mêmes causes produisent les mêmes effets : Les gens qui se rebellent sont différents, les modes et les lieux de prise de pouvoir sont différents, mais les mécanismes sont les mêmes. J'indique en préambule qu'en bon athée pas dépourvu pour autant de spiritualité, je hais l'obscurantisme et tout ce qui dans les religions divise (régime alimentaire, jour de prière, tenue vestimentaire) au lieu d'élever. Mais cet aspect moyenâgeux et religieux n'est qu'un prétexte du type « Gott mit uns » sur les ceinturons des soldats de 14. La manipulation marche juste un peu mieux parce que dans ce cas, les opposants n'adorent pas le même dieu et pas les mêmes coutumes.

Analogies historiques

L'Etat Islamique, ce n'est pas autre chose que la prise du pouvoir par les révolutionnaires de 1792 ou les communards de 1870. Bref des pauvres qui s'approprient les richesses des riches à la faveur d'un évènement, ici la destruction de leurs dominants (Sadam, Kadafi) par des encore plus riches et puissants qu'eux (Bush), ou la disparition de l'état providence (Syrie). Les bombardements en Syrie ce n'est pas autre chose que les aristocrates massés avec leurs armées aux frontières de la France unifiée en formation et les guerres napoléoniennes qui suivirent Valmy ; ce n'est pas autre chose que le massacre des communards par Thiers et les versaillais après cette désastreuse paix bâclée sur le dos des français pour avoir les moyens de réprimer les pauvres que pour l'occasion on qualifie de rouges.

Les dirigeants fanatisés du capitalisme ultra libéral ne doutent de rien, ne reculent devant aucune exaction massive ; devant aucune barbarie. Elle est seulement mieux emballée ou moins visible que celle des terroristes. On lit partout que l'Etat Islamique est financièrement puissant mais on oublie de clamer aussi fort que les multinationales du pétrole, de l'armement, des biotechnologies, de l'alimentaire, de la finance et de l'informatique le sont encore bien plus et qu'elles nous instaurent un monde beaucoup plus sourdement totalitaire encore que le bruyant Daesh et autres islamistes radicaux. Autre phénomène différent par rapport aux enseignements passés de l'histoire, nous assistons à une poussée de civilisation dont l'issue ne pourra être que l'anéantissement par génocide ou l'épanouissement mondial si on la gère sur le mode de la relation de force comme actuellement.

Sortir de l'engrenage

Il n'y a pas de fatalité écrite. Si l'on veut sortir d'un engrenage absolument épouvantable, il faut au contraire de l'émotion et des traitements immédiats actuels, travailler et traiter les causes profondes en rendant « les pauvres riches ».

En France déjà : par une dévaluation massive du capital au profit du travail ou plus exactement à la contribution sociétale; en donnant une existence sociétale à toute une jeunesse ghettoïsée ; en inventant la civilisation post-travail de contribution à la société ; mais aussi en négociant avec les imams la modernisation des croyances musulmanes millénaires mais inadaptées au monde occidental d'aujourd'hui; en négociant la réciprocité des libertés de croyances et de comportements culturels, la tolérance réciproque entre l'Europe et le Moyen-Orient.

Là-bas ensuite : si l'on veut sortir d'un engrenage absolument épouvantable, passe par stabiliser l'Etat Islamique qui en est le représentant des pauvres. Il faut négocier ses ventes de pétrole contre l'arrêt du pillage des œuvres d'art, négocier l'engager une campagne massive d'éducation, d'apport technologique et de construction d'une qualité de vie et d'élévation spirituelle et culturelle pour le plus grand nombre contre la paix. Il faut cesser de vendre des armes et engager au contraire un processus de désescalade.

C'est donc au prix du reniement de sa propre idéologie capitaliste ultra libérale, au prix d'un changement radical pour l'intérêt général de ses peuples plutôt que celui de ses multinationales que l'Occident pourra conduire le Moyen-Orient, Etat-Islamique en tête et par conséquent le monde vers un futur apaisé et s'occuper des risques de totalitarisme technologiques de ces mêmes multinationales.

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